St André les Alpes Avril 2002

Jeudi soir (le 04/04/2002) nous partons Bruno et moi pour St André les Alpes, un jour avant les copains qui arrivent vendredi soir pour le week-end.
Nous avons donc une seule voiture ce vendredi matin et après discussion à l'école, il n'y a pas de navette aujourd'hui. Tanpis nous montons quand même, on récupèrera la voiture quand on pourra!!...
Il est 11h30 au déco Ouest et 2 ou 3 voiles volent déjà et zérotent devant le déco. On s'installe, en compagnie d'un biplace de l'école (l'ami Lami) et de quelqu'un qui essaie une nouvelle voile. Mais voilà que le vent change d'avis, entrée d'Est, les voiles nous roulent sur les pieds, pas fréquent à St André! Au bout de 20 minutes tout le monde replie pour aller au déco Sud.
On se réinstalle. Bruno, prêt avant moi décolle et pompe tout de suite. Le biplace part aussi et un peu après la nouvelle voile à son tour. Ca rentre assez fort et je loupe bêtement mon 1er déco, je réinstalle et juste avant de décoller, Bruno m'annonce 2900m au-dessus des antennes!! Ca promet!!
C'est parti, et ça pompe directement au-dessus, je décale petit à petit derrière et la dernière voile au sol essaie encore de décoller. Le vario chante fort, mais les thermiques sont sains et rapidement j'enroule du +6 à +7 m/s. Ca rentre bien Est, et de beaux cums nous accueillent un peu partout sans être menaçants et sans avoir l'air de vouloir dégénérer, chouette!
Me voilà à 2800m à la vertical des antennes, Bruno est déjà loin derrière Lambruisse, il passe par les flancs Est du Cheval Blanc et fait un plafond entre ce dernier et la montagne de Côte Longue. Moi, je transite sur Lambruisse et au milieu de la transition, mon vario chante de plaisir. Me voilà toujours aussi haute sur la crête du Charvet, je transite directe sur Côte Longue. Mauvais choix,je dégueule aussi vite que je suis montée et me retrouve en-dessous des crêtes de Côte Longue. Heureusement côté Est ça repart de plus belle : plafond à 2900m. Je longe l'arête de Côte Longue pour arriver devant la Montagne de Boules.
Bruno m'annonce alors un plafond à 3500m devant la tète de l'Estrop. J'enroule moi aussi jusqu'au même plafond et 2 planeurs font de même autour de moi. 3500m!! +8m/s!!
C'est beau mais c'est froid! Je suis pourtant bien habillée : pantalon, sur-pantalon, conbinaison pour en bas et pull, polaire, conbinaison pour en haut, biensûr gants d'hiver, écharpe et cagoule. Mais j'ai l'impression que mes joues se gèlent et qu'elles vont tomber, mes pieds et mes mains sont tous raides, gla gla...
Vite direction tête de l'Estrop, j'apperçois alors Bruno pour la 1ère fois au loin : une petite tache qui enroule... Je refais le plafond sur la crête du Cadun devant la Tête de l'Estrop, mais j'aurais dû insister encore un peu plus car je ne passe pas au-dessus de la Tête de l'Estrop et bascule dans le cirque avant le pic des Têtes. Cet endroit est impressionnant de pierriers et de combes profondes. Il faut me refaire!
Je traverse le cirque et sous le pic remonte jusqu'à la crête. Encore une fois j'aurais dû insister car en passant sur les flancs Ouest de la Montagne de la Blanche je suis radada et dois même contourner les combes pour passer. La combe du Col la Pierre me sauve et je me refais un plafond à 3400m, je vois maintenant Dormillouse à l'horizon.
Les planeurs sont de plus en plus nombreux, mais le froid est toujours aussi vif à cette altitude d'ailleurs Bruno m'annonce qu'il est au Fort et qu'il va poser en vallée car il est congelé.
J'approche du Fort et vois enfin le lac de Serre-Ponçon. Au dernier moment je me fait dégueuler juste avant le fort, je vois un parapentiste qui doit venir de St Vincent les Forts monter doucement vers le sommet. Je me décale en vallée et retrouve le thermique salvateur qui me remonte au dessus du Fort de Dormillouse, en compagnie des planeurs.
Je prends la direction de Seyne. Biensûr c'est un jour à faire le retour surtout qu'ici la tendance est Nord-Est et je me sens poussée vers un retour rapide. Mais mes mains, mes pieds et tout mon corps sont frigorifiés, je préfère finir ce magnifique vol dans de bonnes conditions... "Bruno où es-tu? Au-dessus de Seyne? Ah oui, je vois ta voile dans le champs! Je te rejoins."
Il me faudra 20 bonnes minutes pour me réchauffer, et quelques cris de douleurs à cause des onglets aux mains. Mais quel vol (57 km)(plafond à + de 3600m pour Bruno)!!
Et le retour fut sympa aussi : une voiture jusqu'à Seyne, puis rapidement une 2ème nous amène jusqu'à la gare de Digne 10 minutes avant le dernier départ journalier du train des Pignes. Arrêt à Moriez où notre hôte de Gîte nous propose une récupération pour la voiture, merci beaucoup monsieur Gut!!
Les copains arrivent en soirée, ils seront verts!!
Surtout que le reste du Week-end est plutôt gris!